Commencer la vie sur une autre base. Je croyais ça plus simple. Je me suis dis avec un peu d’ardeur ça ira, mais non ça ne marche pas comme ça, ce ne sera pas juste sur un claquement de doigts. Ça ressemble plutôt à « Rome ne s’est pas fait en un jour. » oui on construit Rome en fait !
On a investi le bus ! ça y est on y est, tout le 6 dedans, dans notre maison roulante. Ça y est le rythme ralentit, mais cela ne se fait pas comme ça. Le bus n’est pas encore autonome et je parle bien d’autonomie pas de fini, car ce sera comme une maison, c’est à dire jamais fini ou toujours quelque chose à faire. Voici comment on y vit et comment on le rend avec beaucoup de mal autonome.
Donc le matin, on se lève plus sous le son du réveil (trop cool direz vous), non plutôt sous les pleurs de notre dernier, Ulysse (alors est ce mieux ?). Alors on se lève on prépare le petit déjeuner. Ensuite on débarrasse et nettoyage oblige. Forcément le petit déj à 6 dans une maison bus, dont 3 qui ont le besoin essentiel de détailler ce qu’ils ont mangé en semant, ça nécessite un nettoyage sinon notre studio sera vite un sans dessus dessous bien croustillant.
Alors voilà il est 10h30. Car pour pouvoir se mettre au travail pour le bus afin de finir les travaux, il faudra libérer l’espace, donc le moins de monde possible dedans (avez vous remarqué je n’ai pas dit tout le monde dehors). Il faudra donc se faire habiller 4 enfants aux rythmes divers et variés, entre les disputes, les qui ne trouve pas, les couches à changer. Nous pouvons enfin prendre possession de nos outils. Mais par quoi devions-nous commencé déjà ? Mais même que devait-on attaquer aujourd’hui par ce temps ? Car tout dépend du temps. Nous n’avons pas le garage qui abrite du soleil ou de la pluie.
Oui….. croyez vous à un manque d’organisation ? Nous n’avons pas préparé notre journée qui peut être tellement aléatoire. Celle où il faudra faire plusieurs pauses, se remettre plusieurs fois au travail, s’acharner à finir ce travail qu’on a commencé, au moins ça. Cette journée finira à 22h30. Heure où les enfants sont chacun enfin dans leur lit et que la seule chose que l’on veut c’est rejoindre nous aussi notre lit sans que le dernier ne se réveille. Se blottir l’un contre l’autre. Et bien on ne va pas préparer la journée du lendemain nous allons simplement nous satisfaire de la journée écoulée. Donc voilà selon le temps que fait-on ? Car dans deux heures c’est la sieste d’Ulysse. Et si on ne veut pas entendre râler ce fameux ouistiti dans nos basques il ne vaut mieux pas la rater.
Ça traîne, on aurait aimé être déjà sur les routes, alors parfois c’est frustrant et on est parfois irrité, les tensions se dessinent. Certains moment même on en déprime. On en veut facilement à nos grands quand ils refusent de nous donner un coup de main ou quand à grands bruits ils ont réveillé Ulysse, ou quand ils décident de ne plus s’occuper des cadets. Mais non c’est pas juste. Mais c’est comme ça, les conditions peuvent être un peu compliquées. En fait tout le monde fait des efforts.
Voilà changer de vie pour une vie plus tranquille n’est pas de tout repos. C’est excitant et éreintant. Il faut de la patience de la part de TOUTE la famille et c’est l’ordre des choses qui nous teste pour savoir si notre projet nous tient à cœur si ce n’est pas simplement un coup de vent passager. Fier de notre travail mais encore tellement à faire.
Anja et Rémy