Le ptit Cromagnon
Le Petit Cromagnon
Nous avons eu l’adresse grâce a un des habitant de Kuna Yala été 2019. Nous avions déjà pris contact avec François pour venir, il nous accueille avec plaisir, puis nous avons reporté au gré de nos avancés kilométriques et projets imprévus. Finalement l’arrivée de la pluie a eu raison de nos visites et découvertes. Il était temps de se poser un peu, de souffler et de préparer le bus pour l’hiver, car pour le moment il n’était pas de chauffage digne. Alors c’est parti ! Direction Le Petit Cromagnon pour quelques semaines.
Arrivés là bas, il pleuviote et la brume nous accompagne.
Pour y arriver nous avons dû passer par quelques routes de campagne où nous espérions ne croiser personne, puis après cette difficulté on ajoute une pente et les bois comme ça pas de visibilité, c’est encore plus chouette ! Surtout que l’on arrive à la fin de la journée donc il est temps.
Puis enfin nous arrivons au « quartier ». Pour accéder à son portail il y a un chemin caillouteux et boueux en pente bien montante sous des châtaignier un peu bas. On y est presque mais est ce qu’on passe. Je décide d’y aller en éclaireuse. Je monte regarde en arrière et décide que le bus passera, les branches basses sont les plus fines, je vais pousser plus loin mon exploration j’ouvre le portail en piteux état et là je me sens un peu perdu. La brume, des bottes de foins recouvertes de bâches noire, un vieux tracteur, un camion qui ne doit plus rouler, une bâtisse où il ne reste que les murs et le toit où l’intérieur est remplie de bazar, puis au bout du chemin un hangar avec un silo sur le côté de l’entrée. Bon allez on va chercher quelqu’un. Personne ne répond et avec cette ambiance bien grise un visage d’un vieux paysan grincheux et plutôt désireux de rester seul se forme dans ma tête. J’entre dans le hangar, la porte si on peut appeler ça une porte claque derrière moi et me fait sursauter moi et … des animaux… du coup surprise je sursaute une deuxième fois d’affiler. Il y avait 3 poneys, des chèvres, des poules, des coqs et des poussins. Bon j’appelle dans le noir mais il n’y a personne qui me répond. Bon allez je sors de là, je fais peur aux animaux. Je sors je ne vois rien d’habitable, normalement François m’a dit qu’il habitait sur place. Bon je retourne au bus, on téléphone et pas de réponse. Peut-être ne sommes nous pas au bon endroit mais il n’y a pas de raison. La boite au lettre est bonne et il s’agit bien là haut d’une ferme, il y a l’air d’y avoir du terrain et il y a des animaux. Je rappelle toujours personne. Nous décidons de stationner en bas du chemin tant qu’il n’y a pas de réponse même si nous devons dormir là de toute façon nous sommes plus en état de conduire pour aller ailleurs nous avons failli nous embourber déjà deux fois.
On décide d’attendre en bas. Nous avons enfin François au téléphone et il arrive, il m’a dit que de toute façon il habite sur place. Forcément il faut imaginé la tête que je fais. Il faut imaginer ce qu’il se passe dans ma tête avec l’imagination que j’ai… enfin bon quand même.
François arrivait la nuit était déjà tombée, on s’installa assez rapidement sur le côté du chemin comme ça on ne gêne pas pour le passage. Il fait nuit et il pleut un peu. On fait connaissance assez brièvement, les prénoms des enfants, ce qu’il fait, d’où on vient nous, bref, demain on y verra plus clair. Il nous invite tout de même si l’on veut à la traite des chèvres du soir. On verra bien. Malgré l’appréhension que j’ai eu en arrivant François nous ouvre grand les bras et ne ressemble pas du tout à un grincheux.
Le lendemain, effectivement on y voyait plus clair. Il faisait gris mais il ne pleuvait pas. Il faisait un gris clair et presque lumineux. On fait connaissance, son activité, sa vie, la notre, les enfants dont le contact s’est fait d’un coup ; ce sont des enfants. Quelque chose en arrivant ici s’est déclenché, nous étions destinés à nous arrêter ici, pour quelle raison ? Sa maison était en contrebas la veille j’y avais aperçu des décombres mais entre ceux là il y avait bien une petite maison habitable. Il y avait des travaux à faire certes mais il y avait cette petite maison. A nos yeux le terrain est magnifique, les animaux les enfants qui jouent François qui dégage une aura apaisante, on se regarde et on est content, on se dit qu’on sera bien ici pour quelques semaines. Surtout de au vu de notre dernier endroit où l’on avait voulu se poser là ici ça fait paradis. Quelques semaines de paradis pour se poser et installer notre appareillage pour l’hiver. Car nous sommes attendus aussi en Vendée pour début Décembre pour y passer l’hiver. On était au milieu de l’automne. Et nous sommes restés presque 4 mois…
Nous avons vécu avec un troupeau de chèvres quasi en liberté, qu’il fallait parfois aller chercher car elles s’en allaient trop loin. Nous avons appris à traire et à faire du fromage. Nous vivons avec des poules et coqs en liberté qui chantent la nuit si on a le malheur d’allumer une lumière dans le bus. Nous en avons mangé aussi. Il y avait aussi deux jeunes cochonnes laineux dans un grand enclos et un jour elles en sont sortis et n’y sont pas retournée de tout notre séjour, elles ont en fait des dégâts et vivaient au milieu du troupeau de chèvres. Puis les 3 ponettes. Nous avons fait des travaux de maçonnerie, du rangement, remplir, vider remplir vider au moins 10 remorques de cailloux et de terre ; que de bons souvenirs. Nous avons appris la vie de François et ça nous collait bien. Une belle connaissance qui nous a apporté de jolie et choses dans notre vie. Nous étions déjà pour l’apprentissage d’une vie simpliste et nous y avons ajouter grâce à François une vie authentique et vraie sans rien de superficiel. Nous arrivons à parler sans tabou.
Nous avons aimé François et ses enfants, nous avons fait de super visites de la région de la Dordogne, un patrimoine beau et riche.
Nous avons aussi pensé à rester, cet endroit respire la plénitude et donne envie de donner ses œuvres et ses heures. Mais nous sommes habités par le désir de découvrir tout les horizons. Alors nous décidâmes de mettre une date butoir de départ. De profiter du lieu comme en peut tout en sachant qu’un jour on partira.
Nous avons passé un séjour entier sous la pluie de l’automne et de l’hiver. Mais nous n’avons pas retenu ça. Nous avons installé un poêle sous la pression de François qui disait qu’il fallait se presser c’est une question de jour avant le froid. Et puis ça nous fera du bien. Et il a bien eu raison, le froid était bien là le lendemain de l’installation du poêle. Et genre un bon froid, pas de la gnognotte où les pulls suffisent. Nous y avons passé d’agréables moments en famille et en amis. Des apéros aux divers anniversaires, des fêtes d’hivers, ou simplement pour le partage avec du pain, du fromage, du soda, du vin, de bonnes tasses de chaï et des légumes du marché à croquer.