Nous sommes en janvier 2021 et les routes ainsi que le contexte nous a fait réfléchir pour nous poser. Puis nous nous retrouvons devant la ferme du P’tit Cromagnon, celle que nous avions quitté un an auparavant où nous avions séjourné 4 mois.
Cette fois-ci la vie y prend une autre dimension nous pensons carrément nous sédentariser pour une durée indéterminée. Que de projets, que d’idées, que d’enthousiasme. Pour nous se profile un autre avenir intéressant, pourquoi pas re bâtir cette maison en ruine, pourquoi pas faire un potager, pourquoi pas créer un espace génial pour nos enfant instruits en famille, pourquoi pas devenir bergère, pourquoi pas être fermier ou agriculteur, et améliorons ce bâtiment, trouvons des systèmes innovants etc… bref vous l’aurez compris quand on se projette sur quelque chose de nouveau c’est comme quand on avait décidé de vivre en bus c’est le fameux moment où tout est possible. ‘Sont beaux ces moments pleins de rêves magiques.
Nous passons 3 mois à vivre dans un bus penché car le terrain n’est pas encore choisi. Nous sommes sur le chemin quotidien des chèvres vivants ici. Ce qui nous permet d’être au plus près de ces bêtes qu’on aime beaucoup. Mais peut-être un peu trop près par contre. Puis un jour une pelleteuse arrive et nous avons l’opportunité de choisir le prochain lieu précis où nous pourrons aplanir le terrain en prenant en compte la proximité de l’eau et de l’électricité. Le lieu est choisi proche de la forêt, en hauteur et discret et toujours sur le chemin quotidien des chèvres. Ben oui on ne peut pas tout avoir et ici les chèvres sont reines. Même auprès de mes petits fraisiers qui n’auront jamais pu pousser car un jour voulant leur faire prendre plus de soleil ils se seront fait prendre par les chèvres. Ce terrain nous convient bien, pas accessible en voiture bien sûr que nous avons fait revenir de chez des copains à qui nous l’avions prêté.
Moi je suis alors devenue bergère sur le tas. Je m’occupe des chèvres, la traite, les petits, les grandes, le foin. Pendant que Rémy s’occupe de remettre en état les clôtures pour que les chèvres arrêtent de s’enfuir. Il fait inlassablement le tour avec une masse du fil de fer à la recherche d’une faille que les chèvres trouvent à tout les coups alors que nous, nous passons à côté sans l’apercevoir. Il s’occupe du foin aussi. Puis ensemble nous remettons en état aussi la salle de fromages en posant au sol et au mur du carrelage. C’est quand même plus facile à nettoyer que la peinture. On passe tout au carshare le matériel qui n’a pas été utilisé depuis la saison car, ça y est la saison reprend. Les chèvres après avoir gardé leur bébés plus de 3 mois vont enfin nous donner du lait à nous. Nous récoltons presque 50l, les bébés mangent maintenant eux aussi du pâturage et du foin. Les enfants instruits la plupart du temps avec moi passent leur journée à s’occuper de ci de là. Ils apprivoisent leur nouvelle vie sur place. Alors je découvre les joies du marché, les traites, le soin des chèvres et allié à ça l’instruction des enfants à laquelle je tiens. La vie est parfois un peu pénible. Mais il est agréable de vivre au rythme des animaux et de soi aussi. Beaucoup de notre temps libre est consacré à l’amélioration de notre confort. J’essaye de consacrer aux enfants un lieu pour eux ,qu’on aura nommé la cabane aux enfants. C’était un petit bâtiment encombré et sale de fiente et de poussière que j’ai aménagé comme je pouvais. Avec Gaya qui est la fille de François on s’essaye à l’amélioration d’un poulailler pour que les poules puissent faire leur œufs et poussins en tout tranquillité, puis aussi la création d’un potager avec l’aide de Rémy. Les garçons ne sont à vrai dire pas très intéressé par tout ça. Sur notre lieu Rémy est moi fabriquons un abris qui est presque attenant au bus, cela permettra d’agrandir notre surface habitable. Les enfants y élisent leur salle de jeu. Bon ben nous qui voulions y mettre un canapé pour faire de cet endroit un salon c’est raté !!! Rémy se permit de suspendre aussi une toile au bus qui nous protègera du soleil. C’est juste trop bien !!! Moi j’arrange un côté de l’abris pour que cela fasse décoré et donne un côté terrasse. C’est pas trop mal.
A la maison nous essayons alors de faire un planning selon les centres d’intérêts de chacun en essayant au mieux de s’allier à l’instruction. Bref ! de ressembler à une famille qui vie quotidiennement au même endroit. Nous découvrons avec déception que nous sommes d’une rigueur à faire choir un calendrier.
La vie au grand air s’installe bien, nous profitons de cet espace si agréable du Chambord. Et nous apprécions. Pour toujours notre vie ici nous faisons échange de bons procédés. J’ai quand même un vrai contrat d’employée agricole car j’accompagne François au marché et tout les soirs avec rigueur (la vraie) je suis auprès des chèvres. Et ça me plaît. J’aime aller les chercher là haut sur le plateau, loin. Chaque fois elles vont loin et me lancent le défi de les retrouver ces garces, avant que le soleil se couche. Il ne faut oublier personne. J’adore me retrouver avec elles le soir, leur parler à ces têtes de mules! M’extasier devant tout le lait qu’elles ont bien voulu me donner. Ou s’entêter à leur prendre car vraiment des fois on se demande ce qu’elles ont en tête. Vraiment ! Elle croient peut-être que je vais leur donner du grain sans qu’elle me donne leur lait ! Non mais Oh ! Donne moi ton lait ! S’iillll te plaaaaaiiiiiiit ! ARRETE DE BOUGER ! GGGrrrrrrrr ! Arrête ou j’appelle le grand méchant loup ! Alors j’aide du côté des chèvres. Rémy apporte du côté amélioration du patrimoine comme une barrière, nettoyage des espaces boueux ou chèvrerie. Puis pour que tout le monde profite du confort que l’on peut apporter nous décidons de nous atteler à la maison en construction de François. Alors de même dès que nous le pouvons nous avons fait, la deuxième dalle (celle de propreté, car la première avait été faite lors de notre premier séjour). Puis nous avons posé des tomettes deuxième vie au sol de la chambre de parent, de la salle de bain et une bonne partie du salon. Puis nous nous occupons de la salle de bain, alors le bac à douche, la faïence, puis la colonne de douche. Puis la pose de porte coulissante, d’une baie vitrée. Bref les travaux avancent et ça nous fait plaisir de pouvoir participer au futur confort de la famille qui vit ici : François , Gaya et Manou. Cette vie est vraiment agréable. J’entreprends de m’établir ici, et avec les groupes d’IEF avec lesquels on prend contact, j’organise une visite de la ferme, qui est un succès. Alors dans ma tête je pense à pleins de choses, vitesse plein régime enclenché, visite, initiation, soirée d’été enfants et marché de livre tout ça au milieu des chèvres. Il faut alors penser à encore d’autres améliorations du lieu. On voudrait tellement partager.
Mais à moi il me manque quelque chose. Nous sommes posé, nous avons pour ainsi dire du temps mais je n’arrive pas à l’exploiter. De fil en aiguille, de discussion en discussion et à la réflexion nous avons conclu, que les enfants devaient avoir une autre expérience. Celle de l’école. Alors que Eneko avait décidé de lui-même qu’il ferait sa rentrée de 5ème en établissement c’est nous alors qui avons décidé pour Ulysse et Eden de les faire découvrir l’école. Pour Elliott c’est tout tracé, il ne veut absolument pas et c’est vrai que l’école pour le moment ne lui apporte pas ce qu’il faut. Alors c’est lancé. Cela fait déjà 8 mois que nous sommes dans la ferme à nous épanouir mais moi il me fallait encore quelque chose. Les enfants étant une contraintes (eh oui j’ose le dire !) de temps et de garde (car ils ne se gardent pas tout seuls), je ne pouvais m’ouvrir à ce que j’avais envie de faire. Alors voilà, le temps se gâte, l’automne est là et bientôt l’hiver et de nouveau nous serons plus dans le bus qu’à l’extérieur. C’est le moment ! 3 de nos 4 enfants vont maintenant à l’école. Et la saison des chèvres est presque finie. Rémy allait déjà donner de son temps bénévolement à la Recyclerie de Montignac : Allez le pied Triez. Moi mon temps extérieur se cantonnait aux magasins, marchés et courses. Car il faut le dire que pendant cette période spéciale, les musées, les festivals, les bibliothèques ; c’est mort ! Cependant j’ai fait connaissance avec des supers marchandes (Ah ! Ah ! je me croirais revenir à l’enfance avec la dinette), les épicières de Thenon : Les pieds dans le bocal. Nous essayons aussi de rejoindre les groupes d’instructions en famille et leur sorties. Ce qui nous permet de faire d’autres connaissance, mais comme cela arrive juste avant la décision de mettre les enfants à l’école nous nous éloignons de ce cercle petit à petit, même s’il nous reste Elliott, qui fait du roller à Rol’Air Vézère et du Basket au club de basket-ball Lardin.
J’entreprends alors mes apprentissages et je commence par celui qui me tient peut-être le plus à cœur : la couture que j’ai déjà commencé en m’intégrant un peu aux bénévoles de la recyclerie grâce à Alice et Bérénice. Puis plus tard je m’inscris au cours atelier à Thenon chez des Toiles et des Faits avec la super rencontre de Sylvie. La couture est un domaine qui m’intéresse et me passionne énormément.
Rémy se trouve des activités de réparations qui s’intercalent entre la réparation du bus, du bricolage et travaux de la ferme et des activités du lieu. A tout ce qu’on projette d’y faire. Nous avons entre quelque temps de répit l’envie de bouger. Alors nous allons faire les visites des lieux alentours, à pieds en voiture, près d’ici ou plus loin.
L’enthousiasme baisse, peut-être en même temps que l’hiver nous amène la pluie. La saison finie et des travaux non effectués. Des frustrations certaines mais aussi des joies. Nous nous réjouissons cependant moins, quelque chose nous suspend. Alors la décision est prise, après un an de vie ici, nous avons décidé que nous repartirons sur les routes pendant la saison du printemps. Avec un tout nouveau objectif en tête. Nous souhaitons partir en mission humanitaire en famille à Madagascar !
Alors voilà la vie à la ferme du P’tit Cromagnon s’arrête là. Merci beaucoup à François, Gaya et Manou. Les routes nous rappellent.